Cardiff& Miller accordent une place particulière au spectateur.
J‘ai repensé à une pièce sonore que j‘ai vu lors d‘une exposition de Janet Cardiff&Miller à Darmstadt: The Forty Part Motet. Dans cette pièce, la composition de Tallis pour 40 choristes était conçue comme construction sculpturale minimaliste: Chaque voix correspondait à un hautparleur et pendant que la pièce jouait en boucle continue, on était libre de se déplacer, se rapprocher pour avoir une écoute sensible au moindre détail ou s‘éloigner pour avoir une écoute d‘ensemble. En me penchant, j‘avais même l‘impression d‘entrer en contact intime avec les voix et de pouvoir adopter leur point de vue. La perception de la pièce variait donc constamment selon mon déplacement. Ce qui m‘a vraiment parlé, c‘est le dispositif très simple, mais qui permettait des possibilités d‘écoute très complexes.
J‘ai repensé à une pièce sonore que j‘ai vu lors d‘une exposition de Janet Cardiff&Miller à Darmstadt: The Forty Part Motet. Dans cette pièce, la composition de Tallis pour 40 choristes était conçue comme construction sculpturale minimaliste: Chaque voix correspondait à un hautparleur et pendant que la pièce jouait en boucle continue, on était libre de se déplacer, se rapprocher pour avoir une écoute sensible au moindre détail ou s‘éloigner pour avoir une écoute d‘ensemble. En me penchant, j‘avais même l‘impression d‘entrer en contact intime avec les voix et de pouvoir adopter leur point de vue. La perception de la pièce variait donc constamment selon mon déplacement. Ce qui m‘a vraiment parlé, c‘est le dispositif très simple, mais qui permettait des possibilités d‘écoute très complexes.
En général les installations de Cardiff&Miller ne sont pas des pièces conçues pour un lieu précis, mais elles sont „indépendantes“. Souvent elles sont installées dans des „black-boxes“ pour effacer le contexte du lieu (comme au cinéma, théâtre).
Finalement, ce sont surtout les installations sonores qu‘ils exposent dans des lieux très différents autant dans des galeries, des musées que dans une fabrique ou une église.
L‘installation The Forty Part Motet à Darmstadt était présentée dans une grande salle d‘exposition et je trouvais que la neutralité du lieu était importante afin de permettre écoute plus attentive. La même pièce était aussi exposée à Toulouse aux Jacobins pendant le Printemps de Septembre. Mais ce lieu est tellement fort et impressionnant qu‘il risque de dominer l‘oeuvre sonore. C‘est difficile de travailler dans des lieux qui ont une présence tellement forte et qui portent dèjà une charge symbolique. Cette question m’interroge parce-qu‘on s‘est posé les mêmes questions lors de l‘installation à la cathédrale.
Comme pour toute installation, le contexte du lieu change complètement la perception et l‘interprétation de celle-ci. Mais quand il s‘agit du son, tout ce qui est donné à voir est encore plus important - le son accompagne l‘image et interprète le lieu. L‘espace physique a un rôle actif, mais doit toujours rester au service de ce qui est montré. Le lieu doit rester un „support“ pour l‘écoute.
Dans le travail de Cardiff&Miller, c‘est déjà le dispositif qui suggère un rapport à l‘intime et qui accorde une place particulière à l‘auditeur. Dans The Murder of the Crows, l‘auditeur se déplace librement à l‘intérieur de l‘environnement sonore et peut s‘asseoir sur des chaises placées au milieu. Il se trouve au même niveau que des enceintes qui sont posées autour, également sur des chaises. Le rapport physique que le spectateur peut avoir est très important dans leur travail.
Le dispositif est un meuble à tiroirs qu‘il faut activer pour produire un son. Cependant, l'interaction avec cet objet reste restreinte puisqu'un tiroir correspond a un son. Il n'y a qu'un seul spectateur qui puisse activer cet objet.
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Je vois le rapport qu‘elle entretient avec le spectateur.
RépondreSupprimerIls produisent des bandes sonores proches du cinéma les enregistrements des voix restituées dans un espace créent une nouvelle forme, une fiction. C‘est au spectateur à se construire toute une imagerie.
Sa place est très importante elle est au coeur de l‘installation, il y participe activement entre geste position. Il n‘y a pas de limite entre le travail de l‘artiste et le spectateur. Dans le seul but de rendre plus ouvert et rendre facile cette proximité entre le son et l‘auditeur. Il y a alors un rapport intime qui se crée.
La dernière fois on parlait du rapport physique que l‘on entretient maintenant dans notre travail et de la notion de performance qui évolue au fil des recherches. La dernière fois je te parlais également du son en tant que matière expressive.
En disant qu‘il était important d‘aborder les différentes caractéristiques de l‘écoute afin de mieux comprendre comment elles se composent.
Mais il y a une nouvelle notion qui s‘y ajoute au son en tant que matière expressive et d‘affect chez l‘auditeur.
La réceptivité que nous avons n‘est pas un hasard puisqu‘elle dépend maintenant de l‘intuition que nous y accordons. Nous y réagissons physiquement par les vibrations.
Dans la musique traditionnelle africaine Lee scratch Perry le compositeur jamaïcain ajoutait au fait que la batterie était les beats du coeur mais que celle de la basse était celle de la tete.
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