La bande sonore

Le montage du film Paroles d'Hommes a été repris avec un nouveau monteur dans les bureaux de la production.
Il y a dans ce travail une chose que je ne comprends pas.
Bien que ce projet soit une commande pour la télévision. Je suis relativement surprise de la manière assez radicale qu'ont mes interlocuteurs a élaguer la question du son dans le film. Sur ce projet je constate qu'ils ne se posent aucune question.

En fait les musiques ont été acheté sur un site internet, ainsi en raison d'un forfait tu obtiens un choix assez large de musique. Sur ce documentaire une vingtaine de morceaux sont imposés. Aucune ne me satisfait mais je suis obligée d'en abstraire au moins dix. Alors la question du sens entre l'image et le son est bien entendu totalement écarté. Soit disant pour des raisons budgétaires on ne peux pas faire intervenir des musiciens et pourtant je pense que même dans ce cas il aurait été possible de trouver des solutions. Je trouve la situation complètement paradoxale.
Le directeur de la chaîne a été assez clair en nous disant que "La télévision c'est du divertissement et que les gens ne veulent pas réfléchir, il faut du spectacle, du divertissement"...
Il vaudrait peut être mieux retourner le problème et ne parlait il pas de lui même plus que du public.
La musique du documentaire ressemble actuellement au générique d'émission de télé-réalité. Ils en sont satisfaits ainsi que la productrice déléguée.
Je t'avais parlé du fait de faire table rase pour découvrir de nouvelles notions mais dans ce cas C'est faire table rase dans le mauvais sens du terme.




J'ai revu les films de Jean Rouch dont La pyramide Humaine. C'est l'histoire d'une jeune étudiante française qui arrive en côte d'ivoire.
Il y développe, à partir de l'arrivée de cette jeune femme, une analyse interraciale grâce au jeu d'improvisation des personnages où ils y interprètent leur propre rôle. 
Jean Rouch propose une expérience relationnel dans un groupe noir et blanc. Et partir de cette contrainte imposé il filme le déroulement de ces différents rapports qui s'établissent au fur et à mesure entre les deux différents groupes.

Dans ce film, les musiques nous amènent à chaque fois dans différents contextes et situations. Ce choix minutieux apportent à la suite de la compréhension de chaque scènes. Entre musique traditionnelle Ivoirienne et jazz de New Orleans, il cherche a nous faire comprendre d'avantage en utilisant les codes et histoires de ces musiques. C'est là que prend l'essence du film avec un travail de mise en scène précis dans le choix des scènes et à la fois improvisé dans le jeu.





J'ai vu que Gavin Bryars a également composé pour un documentaire d‘Alan Powers, un ami à lui.
Il a fait les prises sons dans la rue et enregistrait des sdf. 
Un jour l'un assez âgé lui a chanté une chanson. Or quelques temps plus tard, il ré-écoute les rushes qui n'ont pas servi pour le film. C 'est à ce moment là qu'il entend la chanson de l'homme âgé et s'aperçoit qu'il avait les bons accords pour composer un accompagnement au piano. Plus tard la chanson est devenue Jesus´Blood never failed me yet et c'est Tom Waits qui reprend les paroles du sdf un peu plus tard dans la chanson.







Jim Jarmusch pour Broken Flowers a mis plusieurs année pour trouver la musique du film. C'est lors d'un concert de Mulatu Astatske que le réalisateur a un coup de coeur. Il le voit après le concert et lui explique son projet en lui signifiant qu'il le cherchait depuis longtemps. Certains passages sont très bien menés par Bill Murray qui écoute dans la voiture le fameux cd que lui a confectionné son ami Winston. Une musique éthiopienne qui nous embarque immédiatement dans le périple du personnage principal.




Un interview de M.Astatske:
http://www.ethiojazz.com/exclusive-interview-with-mulatu-astatke-father-of-ethio-jazz-part-1-5/








                                             




On avait parler de ce magnifique hommage au réalisateur Derek Jarman, la photo est je pense sa maison depuis son jardin. La voix qui se mêle se répète et devient un fond sonore. 




La composition est de Robin Rimbaud or je viens juste de faire le lien que c'est en fait Scanner. 
J'en avais précédemment parlé parce qu'il a travaillé sur le paysage sonore, sur la résonance et le langage des villes où il est allé. Il a fait différentes remarques assez intéressantes sur l'évolution sonore des villes qui se développe indépendamment de l'architecture comme on peut penser. 
Cette aparté sur Scanner dont je te reparlerai d'ici peu sur le paysage sonore m'amène sur un film de Dereck Jarman qui a réalisé le film carravagio.


Cet extrait est donc la première partie du film. Je voulais juste signifier cette introduction du générique et de la voix off. 
On entend d'abord ces hommes qui chantent certainement un chant traditionnel et régulièrement en fond le son de la vague qui s'écrase sur la plage. La voix off commence les chants s'arrêtent et toujours en fond cette vague jusqu'à ce que la voix s'arrête également. A ce moment là la vague chante seule. Elle accompagne l'image puis et lorsqu'elle devient plus forte elle s'écrase seule sur le visage malade de Caravage.

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