On a beaucoup parlé de «musicalisation» des sons. La composition musicale, qu’elle soit instrumentale ou électroacoustique, reste liée à l’idée du discours. Nous avons beaucoup expérimenté avec la multidiffusion des sons d'instruments à cordes.
Même s'il y avait une spatialisation du son, il y avait toujours une continuité dans la composition des sons et une logique dans le temps. Plus on a étiré les sons dans le temps pour les faire apparaître et disparaître dans l'espace, plus ils gagnaient en matérialité.
L'oreille ne suivait plus une logique dans temps: c'est devenu une expérience physique dans l'espace, un jeu de proximité et de distance, de différentes intensités qui procuraient des sensations physiques. Puis on s'est interessé aux effets d'infrabasse se répercutant dans le sol et qui font vibrer les matériaux et résonner l'espace et le corps. Les sons ont alors des qualités sculpturales qu'ils prennent dans l'espace: la légèreté, la masse, le volume.
Nous nous sommes interessées surtout à la plasticité, la matérialité plastique du son. Par „plasticité“, j‘entends que l‘écoute des sons peut nous renvoyer à une sensation matérielle. Le son peut être considéré comme un matériau sculptural qui peut être mis en forme, manipulé, déformé.
C'est ce rapport à l'expérience physique que nous avons développé dans l'installation sonore fonds ancien. Les sons interviennent à des volumes différents, de plus en plus fort comme s'ils repoussaient les murs de l'espace. L'écoute devient alors une expérience physique entre la tension et le soulagement et amène la question de la résistance physique de l'espace et du corps. L'auditeur est mis en situation de réceptivité, il est pénétré par le son (transmission des vibrations).
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